Qu’est-ce que le validisme et pourquoi en parler ?

On entend de plus en plus parler du validisme, notamment lorsqu’il est question d’handicaps invisibles. Pourtant, le terme reste encore peu connu du grand public.

Le validisme, c’est quoi ?

Le validisme désigne l’ensemble des préjugés, discriminations et inégalités que subissent les personnes handicapées, du fait même de leur handicap.
C’est un peu l’équivalent du racisme ou du sexisme, mais appliqué au handicap.

Concrètement, le validisme repose sur l’idée que les personnes dites « valides » seraient la norme, et que tout le monde devrait fonctionner comme elles. Les personnes handicapées sont alors perçues comme « moins capables », « en manque », ou devant à tout prix compenser pour se rapprocher de cette norme.

Voilà quelques exemples que l’on peut retrouver au quotidien :

  • Dans l’environnement : bâtiments inaccessibles en fauteuil, absence de signalétique adaptée, transports publics non inclusifs.
  • Dans le langage : expressions comme « arrête de faire ton autiste » ou « t’es triso » utilisées comme insultes ou pseudo-blague.
  • Dans les attentes sociales : attendre d’une personne autiste qu’elle fasse des efforts pour « paraître normale », plutôt que d’adapter l’environnement à ses besoins.
  • Dans les représentations : les médias qui montrent surtout des personnes handicapées comme des « héros inspirants » ou, au contraire, comme des « fardeaux ».

Pourquoi est-ce important d’en parler ?

Le validisme n’est pas toujours conscient. Beaucoup de personnes ne se rendent pas compte que leurs attitudes ou leurs propos peuvent être blessants ou excluants. Pourtant, cela a un impact très concret : isolement, perte de confiance en soi, accès limité à l’emploi, à l’éducation, à la culture.

En parler permet de reconnaître que le problème ne vient pas de la personne handicapée, mais de la société qui ne s’adapte pas.

Comprendre que l’inclusion n’est pas qu’un joli terme, et s’interroger sur notre fonctionnement : ai-je rendu l’environnement inclusif ? Ai-je pensé ma communication pour qu’elle soit ouverte à tous ?

Et avec l’autisme ?

Pour les personnes autistes, le validisme se traduit souvent par l’injonction à « masquer » leurs particularités :

  • Au lieu de s’adonner à leurs stéréotypies, ils les cachent (elles sont pourtant fréquemment une fonction d’auto-régulation importante)
  • Au lieu de suivre leur fonctionnement sensoriel, elles forcent le contact visuel, s’adaptent à des environnement bruyants ou imprévisibles.

Cela a pour conséquence directe un épuisement pour « coller à la norme », pouvant causer d’importants dégâts à long terme pour la personne.

Reconnaître le validisme, c’est donc aussi reconnaître la valeur et la légitimité des différentes façons d’être au monde, sans hiérarchie. Au cabinet, nous travaillons pour déconstruire ces pensées limitantes et ouvrir les œillères des personnes gravitants autour de nos patients.

Amélie se forme prochainement à la thématique.

Retour en haut